Les auteurs voient dans le sport un laboratoire privilégié pour réfléchir sur les rapports sociaux et leur évolution. Inscrivant le sport dans la théorie du processus de civilisation, ils montrent que le sport moderne n'a plus grand chose à voir avec les affrontements guerriers et rituels de l'Antiquité ou du Moyen-Age. Aujourd'hui, l'égalité des chances entre joueurs est censée annuler leurs différences sociales. De plus, le code des comportements, la sensibilité ont changé, imposant une diminution de la violence autorisée. Autre différence majeure : le plaisir de la pratique, ou du spectacle sportif, tient à l'excitation que procurent des affrontements corporels qui ne sont qu'un simulacre visant à écarter les risques excessifs, à ne pas mettre la vie en péril ; ils permettent à chaque individu de relâcher le contrôle de ses émotions.