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Le gouvernement d'une université face aux "Initiatives d'Excellence" : réactivité et micro-résistances, in : L'action publique en crise(s) ? / Mignot-gerard , S...
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Les théories néo-institutionnalistes ont montré que les organisations répondaient fréquemment aux changements institutionnels en adaptant leurs structures formelles sans modifier leurs pratiques réelles. Les universités, du fait de leurs caractéristiques organisationnelles, ont une capacité particulière à réaliser ces découplages. L'étude de cas présentée porte sur la réponse d'une université française au dispositif des "initiatives d'excellence" lancé dans le cadre du Grand Emprunt (ou "investissements d'avenir"). Contrairement à l'hypothèse institutionnaliste, les dirigeants de l'établissement font preuve d'une grande réactivité face aux attentes des autorités de tutelle, ce qui les amène à modifier sensiblement leurs valeurs et pratiques habituelles. L'article montre que les nouveaux instruments d'action publique mis en place dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche en France produisent de l'autodiscipline dans l'établissement étudié. Cette autodiscipline s'explique par l'anxiété des dirigeants élus de voir leur établissement stigmatisé en cas d'échec à l'appel à projets ; elle est amplifiée par la séduction qu'exercent sur les acteurs les mesures quantifiées de la qualité mobilisées dans le pilotage des universités. Pas de chiffres. Bibliographie.